Voici pourquoi le massacre de Sousse ne pourrait pas se produire à Agadir
- Jean-Luc Vautravers
- 7 janv. 2016
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 févr. 2020

Un massacre comme celui de Sousse, dans lequel ont péri près de 40 touristes, britanniques pour la plupart, est-il imaginable au Maroc, et en particulier sur la plage d'Agadir ? La réponse est clairement non ! Les forces de sécurité marocaines sont en effet d'un tout autre calibre que celles qui ont failli en Tunisie. Elles sont omniprésentes, entraînées et organisées.
Certains, dans le passé, critiquaient le Maroc, pays jugé par trop sécuritaire et accusé de limiter les libertés individuelles. Aujourd'hui, à l'heure des exactions commises par les terroristes se réclamant de l'Etat islamique (EI ou Daech), qui se risquerait encore à avancer ces reproches ?
Un dispositif sécuritaire qui ne date pas d'hier
Le règne de Hassan II avait vu la multiplication, et pas seulement pour d'honorables motifs, de différents types de polices, en uniforme ou en civil. Les Forces armées royales (FAR) avaient reçu des moyens importants. Les renseignements marocains avaient acquis une réputation certaine, parfois très noire.
Le plan Haidar
Ce dispositif n'a en rien été affaibli par le roi Mohammed VI. Il a même été étendu depuis que le terrorisme guette le Maroc comme tant d'autres nations. Calqué sur le plan Vigipirate français, le plan Haidar ou Hadar (Vigilance) est en vigueur depuis le 27 octobre dernier.
Les plus grandes villes du pays sont désormais sillonnées et surveillées par des patrouilles formées de deux représentants des FAR et d'un représentant de la police (notre photo ci-dessus). C'est le cas à Agadir. De l'aéroport à la corniche qui voisine la plage, elles sont visibles partout.
Unité anti-terroriste et Code pénal durci
Parallèlement, le Royaume s'est doté d'une unité anti-terroriste spéciale, qui complète désormais le travail de l'unité de traitement du renseignement financier qui traque le financement du terrorisme. Il a démantelé plusieurs filières jihadistes.
Le Code pénal a été durci. De nouvelles dispositions permettent aux tribunaux de condamner Marocains et étrangers partis sur la piste criminelle du jihad, et les juges ne s'en privent pas.
Agadir : un espace de sécurité supplémentaire
Et si par malheur, même dans ce contexte ultra-sécurisé, des extrémistes parvenaient à rééditer le coup de Sousse, et cherchaient à menacer des touristes sur la plage d'Agadir, à supposer qu'ils parviennent à déjouer le rideau sécuritaire ? Ils n'iraient pas bien loin.
Pourquoi ? La disposition du bord de mer d'Agadir n'a rien à voir avec celle de Sousse. A Agadir, un espace de sécurité supplémentaire sépare les grands hôtels, d'un côté, et la plage, de l'autre. Il est constitué d'une immense promenade pavée, au demeurant magnifique, d'une largeur moyenne que nous estimons à une cinquantaine de mètres. Les patrouilles armées du plan Haidar y surveillent en permanence tout ce qui s'y passe..
Quelques secondes
Les Tunisiens ont agi en amateurs à Sousse. A Agadir, il ne s'écoulerait pas 40 minutes avant que les terroristes, s'ils n'étaient pas arrêtés auparavant, soient mis hors d'état de nuire. Il suffirait sans doute de quelques secondes.
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