Le Maroc déposera-t-il sa candidature pour accueillir la Coupe du monde de football 2026 ? La question est posée. Le président de la Confédération africaine de football (CAF), Issa Hayatou, vient d’assurer le Royaume de son soutien.
Selon lui, le Maroc est "apte à organiser les plus grands événements sportifs internationaux, compte tenu des progrès importants qu’il a réalisés en termes de développement des infrastructures sportives".
Issa Hayatou a d'ailleurs à se faire pardonner. En 2014, la Confédération africaine avait en effet décidé de retirer au Maroc l'organisation de l'édition 2015 de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN). Le Royaume craignait en effet, à juste titre, que ce rendez-vous sportif risque d'étendre la propagation du virus Ebola, alors en pleine croissance. Il avait demandé le report de la manifestation de quelques mois, voire d'un an.
La Confédération africaine avait passé outre, confiant l'organisation de la CAN 2015 à la Guinée équatoriale et disqualifiant l'équipe marocaine. L'argument financier l'avait emporté, mais sûrement pas l'équité sportive.
La dette de la FIFA
La FIFA a aussi une dette envers le Maroc. En 2004, elle n'avait décidé de confier la Coupe du monde 2010 à l'Afrique du Sud que par 14 voix contre 10 au Maroc. On devait apprendre par la suite que le Maroc aurait été floué, à la suite de soupçons de voix inversées en faveur de l’Afrique du Sud.
Dépenses considérables = investissements
Pour la Coupe du monde 2014, le Brésil a dépensé 12 milliards de dollars. Le Maroc en a-t-il les moyens ? La question est posée, même si la dépense serait étalée sur huit ans, de 2018 à 2026, ce qui représente tout de même 1,5 milliard de dollars par année.
Ces dépenses représentent toutefois avant tout des investissements, qui subsisteront après la compétition.
Côté infrastructures sportives, le Maroc dispose déjà de cinq stades aux normes FIFA : Agadir, Casablanca, Marrakech, Rabat et Tanger. Le stade de Fès pourrait être modernisé rapidement. Deux chantiers ont déjà été lancés à Tétouan et à Oujda. En conséquence, il resterait à construire deux ou trois stades supplémentaires et prévoir des terrains d’entraînement pour les 32 ou 46 sélections si ce dernier chiffre devait être retenu, ce qui est probable.
Côté transports, l'autoroutes relie déjà Tanger à Agadir et Oujda à Rabat. Le TGV Tanger-Casablanca est en voie de finalisation. Les transports urbains doivent en revanche être fortement améliorés.
Des investissements importants devront aussi être consentis côté aéroports, hôtellerie et para-hôtellerie, sauf à Casablanca, Marrakech et Agadir, quoique des réfections y seront indispensables.
De bonnes chances
Si l’Asie (qui organise l'édition 2022 via le Qatar) et l’Europe ne devaient pas concourir, la compétition en vue de l'organisation de la Coupe du monde 2026 serait grandement ouverte à l’Afrique et à l'Amérique du Nord.
Les États-Unis, le Canada voire le Mexique pourraient poser leur candidature. Néanmoins, cette fois-ci, le Maroc bénéficiera de nombreux soutiens africains. La proximité géographique de l’Europe sera un atout dès lors que le Mondial aura successivement voyagé au Brésil, en Russie et au Qatar.
En visite en janvier 2017 au Maroc, le président de la FIFA Gianni Infantino vient d'affirmer que "le Maroc est en mesure d’accueillir la Coupe du monde de football eu égard à ses infrastructures et sa capacité organisationnelle".
Le Royaume a par ailleurs démontré sa capacité à gérer en toute sécurité un grand événement international comme la COP22 à Marrakech. Dès lors, il possède de bonnes chances d'organiser l’événement sportif le plus suivi sur la planète, qui serait de nature à dynamiser son tourisme.