La proximité du 50e anniversaire de tremblement de terre d'Agadir a assez naturellement pour effet que les souvenirs reviennent à la surface. Ainsi l'une de mes connaissances gadiries (virtuelles), Philippe Balanger, a ressorti des photos de classe de ses tiroirs et me les a transmises. Il se trouve qu'un de ses camarades n'était autre que l'actuel directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn.
L'ex-ministre de l'économie et des finances socialiste français revient sous les feux de la rampe hexagonale. Des sondages d'opinion l'ont en effet crédité du rôle, pour l'instant hypothétique, d'opposant le plus crédible à Nicolas Sarkozy si celui-ci devait se représenter à la présidence de la République.
Une famille juive
Fils d'un conseiller juridique et fiscal et d'une mère d'origine tunisienne, Dominique Stauss-Kahn est issu d'une famille juive. Né en 1949, il est arrivé avec les siens à Agadir à l'âge de six ans, en 1955. Le voici sur la photo ci-dessus, entouré d'un cercle jaune, en CM2, devant l'école Bosc de l'ancien quartier Talbordjt. A sa droite, Gérard Sambrana, ancien ambassadeur de France en Erythrée, et à sa gauche Philippe Balanger, propriétaire de la photo.
Dans "Journal contre le renoncement" (paru chez Grasset en 2006), il contera avoir vécu à Agadir "une vie de rêve, dans l'insouciance de l'enfance et dans l'inconscience du durcissement des tensions sociales. (…) Et puis tout cela a pris fin. Brutalement". Une référence au terrible séisme qui a frappé Agadir le 29 février 1960.
La photo ci-dessus a été prise au lendemain du tremblement. Les premiers secours se sont rapidement organisés. Des survivants ont été rassemblés, avant que l'évacuation des ruines ne soit prononcée pour raisons sanitaires. Comme beaucoup de Français, la famille Strauss-Kahn, qui était à l'époque appelée Kahn, devait quitter le Maroc à la suite de la catastrophe et regagner son pays d'origine.
Dominique Strauss-Kahn (DSK) a conservé un lien fort avec le Maroc. Son épouse a acquis en octobre 2000 une belle demeure à Marrakech, dans le quartier Riad Laârous, au nord de la place Jama El Fna.
En octobre 2008, des centaines de messages de soutien avaient été envoyés par des Marrakchis au directeur du FMI alors en butte à une première polémique. Celui-ci était alors accusé de népotisme au profit d'une femme qui s'était révélée être sa maîtresse, puis avait été blanchi de cette accusation. Même domicilié à Washington (ci-dessus), le couple DSK effectue de fréquents séjours à Marrakech. Anne Sinclair raconte son passage de juillet 2009 sur son blog. On y apprend qu'elle s'efforce de parler un peu l'arabe et que ses petits-enfants adorent les promenades en calèche...
En mai 2011, peu de temps avant les événements qui devaient se dérouler au Sofitel de New York et qui aboutirent à la chute de DSK, le caractère luxueux de la bâtisse d'Anne Sinclair, connue sous le nom de Dar Charifa, se révéla dans tous ses détails. Lire l'article de "L'Express".
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