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Photo du rédacteurJean-Luc Vautravers

TGV entre Marrakech et Agadir par Essaouira avec la coopération chinoise?

Dernière mise à jour : 21 févr. 2020


TGV aux couleurs de l'Office national marocain des chemins de fer (vue d'artiste).

Le Maroc entend se donner une ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) de Tanger à Agadir, sur laquelle rouleront des TGV. Le coût très élevé de l'opération nécessite la multiplication des partenariats de financement et de réalisation. C'est ainsi qu'en six mois deux réunions viennent de se tenir entre représentants de l'ONCF (Office national marocain des chemins de fer) et de China Railway pour examiner comment pourrait se concrétiser le tronçon entre Marrakech et Agadir.


Celui-ci est prévu pour passer par Essaouira et longer la côte atlantique, ce qui permettra d'éviter l'Atlas.


Une première visite des spécialistes chinois avait eu lieu en juin 2016. Elle a été suivie de réunions, concertations techniques et visites sur le terrain.


Déjà sur l'autoroute


Un des tronçons de l'autoroute Marrakech-Agadir ouverte en 2010 avait déjà été construit par une société chinoise, nommée Covec. Il s'agissait du parcours le plus délicat de cette liaison, qui comprend un viaduc à proximité d'Argana. Peu après sa mise à disposition, celui-ci avait d'ailleurs dû être soumis à une réfection, en raison de défauts de qualité.


L'arrivée des Chinois dans le jeu du TGV s'explique par le mémorandum d’entente sur la coopération ferroviaire signé, lors de la visite du roi Mohammed VI à Pékin en mai dernier.


Ouverture du premier tronçon en 2018


Le premier tronçon entre Tanger et Casablanca (400 km, 2 milliards d'euros à l'origine) accuse de gros retards, dus aux difficultés rencontrées dans les procédures d'expropriation. Son ouverture est maintenant prévue pour l'année 2018, alors que 2015 avait été annoncé à l'origine.


Il est prévu que le matériel roulant  qui sera utiisé sera un TGV à deux niveaux (duplex). Chaque rame d’une capacité de 533 voyageurs sera constituée de huit voitures : deux de 1ère classe, une voiture restauration et cinq de seconde classe. La durée du trajet sera réduite de plus de la moitié : 2 h 10 au lieu de 4 h 45. Prévision de trafic : 6 millions de voyageurs par an contre 3,5 millions aujourd'hui.


Dans un premier temps, 200 km de nouvelle ligne seront ouverts jusqu'à Kenitra, cité destinée à abriter l'usine automobille de PSA. Ce sera la première ligne LGV du continent africain, sur laquelle les trains circuleront à 320 km/h. Entre Kenitra et Casablanca, les trains rouleront sur l'ancien réseau, comme cela se pratique sur certaines tronçons en France, à 160 km/h ou à 220 km/h.

Une série de surcoûts


Ce contrat de gré à gré, passé sans appel d'offres négocié, avait fait l’objet d’une signature le 10 décembre 2010. Côté matériel roulant, il s'élève à 400 millions d’euros pour la fourniture de 12 rames. Fabriquées en France par Alstom, les pièces détachées doivent être assemblées à Moughogho, au sud de Tanger.


Une série de surcoûts ont largement compliqué l'opération, critiquée jusque dans les rangs du gouvernement marocain. La France finance le projet à 50%. Le solde est assuré par des prêts de fonds arabes et une participation du Maroc.


A quelle date sera ouvert le tronçon Marrakech-Essaouira-Agadir ? Seuls les astres le savent. Et encore le savent-ils ? Ce ne sera en tout cas pas avant 10 ans. Mais le train est en marche.

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