Le Jardin aux Etoiles
Riad entre Agadir et Taroudant, au sud du Maroc
Location de vacances chez un résident suisse
Kasbah d'Agadir Oufella : l'âme de la cité revit
et de quelle merveilleuse manière !
Complètement détruite lors du tremblement de terre de 1960, la Kasbah d'Agadir Oufella, dont la colline domine la cité et en est l'âme, revit aujourd'hui, et de quelle merveilleuse manière ! Oufella signifie "du haut" en tamazigh. Tant à l'extérieur qu'à l'intérieur des murailles construites au 16e siècle, la résurrection est remarquable d'authenticité et de justesse historique. Les visiteurs s'y rendent en empruntant une ligne de télécabines nommée Téléphérique, ou encore en gravissant la pente à pied, voire en sollicitant un taxi ou en empruntant un bus de la société Alsa. On accède au parking des télécabines en une cinquantaine de minutes depuis le Jardin aux Etoiles.
Pour monter jusqu'à la Kasbah, le moyen le plus simple, et le plus spectaculaire, consiste à utiliser les télécabines. L'accueil du personnel se révèle bien vite cordial. Le parcours, le premier du genre au Maroc, est d'une longueur de 1'600 mètres. Il dure six minutes. Une cabine prend le départ toutes les 30 secondes. Sécurité optimale : l'installation a été réalisée par la société austro-suisse Doppelmayer-Garaventa, à l'origine des plus importantes réalisations des Alpes. La ligne est ouverte de 10 h à 23 h (jusqu'à 16 h durant le mois de Ramadan). Visite nocturne hautement recommandée!
Silencieuses et harmonieuses lorsqu'elles traversent les pilônes qui les supportent, les cabines, qui comptent sept places, offrent une vue extraordinaire sur la baie d'Agadir, ainsi que sur la Forêt du souvenir située en contrebas.
Ainsi que le détaillent les deux fichiers pdf ci-dessous, les prix sont différents pour les utilisateurs marocains et les résidents d'une part, les étrangers d'autre part.
Les adultes autochtones doivent par exemple débourser 95 dh (9 euros) pour une trajet aller et retour. Le promoteur privé des télécabines ne manque pas de souligner qu'il s'agit du tarif le plus bas existant au monde pour ce genre de parcours. Ce qui n'empêche pas certains de crier au scandale. Il est vrai que ce prix, presque dérisoire pour un Européen, apparaît élevé aux yeux d'un père de famille marocain, vu le niveau de la plupart des revenus locaux. Les étrangers, quant à eux, déboursent 120 dh (un peu plus de 10 euros) pour un aller-retour.
Il est en outre possible de privatiser une cabine ou de se faire plaisir en achetant un trajet VIP (4 sièges confortables, mini-bar, musique), pour 800 dh.
Escalader la colline de la Kasbah à pied, et même en redescendre, est tout à fait possible. Des sentiers pédestres ont été aménagés et dotés d'installations sportives. Ils sont évidemment gratuits.
A l'arrivée, au sommet de la Kasbah, qui culmine à 236 mètres au-dessus du niveau de la mer, un immense parvis de pierre attend le visiteur. Constitué de déclivités et de dessin subtils, il apparaît comme un objet d'art à celui qui sait ouvrir les yeux et s'y attarder. Construit en pierre et en bois, un restaurant et un café s'ouvriront très bientôt.
Des panneaux explicatifs multilingues, fort bien faits, expliquent l'histoire de la forteresse, qui fut construite en 1532 par la dynastie saadienne pour combattre les Portugais qui avaient jeté l'ancre en 1505 dans la baie d'Agadir, donnant alors à la très petite cité le nom de Santa Cruz. Neuf ans plus tard, au terme d'une long siège, les Saadiens chassèrent définitivement les Portugais, qui avaient par ailleurs trouvé de plus glorieux débouchés via le Cap de Bonne-Espérance.
Le clou de la visite réside dans le parcours créé à l'intérieur des murailles multi-séculaires. Les billets d'entrée peuvent être acquis à l'arrivée des télécabines ou sur le site Internet de la Kasbah d'Agadir Oufella. Les prix sont détaillés dans le fichier pdf ci-dessous. Comme pour les télécabines, ils sont différents selon que les visiteurs soient nationaux et internationaux.
Extrêmement bien conçu, un audio-guide en plusieurs langues accompagne toute visite approfondie. Particulièrement bien adaptés aux besoins des groupes, des guides sont par ailleurs à disposition. Comptez deux heures pour une visite approfondie, trois quarts d'heure pour une découverte rapide.
L'architecte et anthropologue franco-marocaine à l'origine de la résurrection de la Kasbah.
Ces bâtiments sont destinés, notamment, à la billetterie, un restaurant et un café.
En direction de l'intérieur de la Kasbah.
Les canons qui défendaient la Kasbah contre les assauts portugais.
Ici à l'emplacement de l'ancien Café maure.
Photo Agadir Première.
Reconstitution convaincante.
Des points de recueillement pour les disparus de 1960 ont été installés afin de se recueillir selon les règles des trois religions monothéistes.
Hommage à Lalla Yamna N'Sidi Brahim qui résidait à la Kasbah, mais non encore ouvert à la visite.
Souhaitons qu'elles disparaissent bientôt !
Blanchies à la chaux.
Des poubelles parsèment le parcours. Utilisez-les !
Le parcours de la Kasbah intra muros est un dédale de platelages de bois qui suit les ruelles de la médina telle qu'elle existait jusqu'en 1960. Il est du coup respectueux des restes des disparus encore enfouis sous terre. En 1960, la citadelle comprenait quelque 1'000 habitants.
La visite commence par la canonnière, vaste esplanade donnant sur la mer. Equipée de canons d'époque, elle permet de se rendre compte de la manière dont la Kasbah était défendue. On y voit aussi la porte d'origine saadienne retrouvée lors des travaux de réhabilitation et reconstituée. Suivent, notamment, l'emplacement de l'ancien Café maure, les murailles blanchies à la chaux, la mosquée et la niche qui indique la direction de la Mecque. Plus loin, on découvre plusieurs points de recueillement oecuméniques. Le quartier juif, le souk et une petite école sont localisés. A chaque lieu d'intérêt, des panneaux signés de l'architecte et anthropologue Salima Naji permettent de comprendre les étapes du parcours.
Antennes problématiques
La maison de Lalla Yamna N'Sidi Brahim, qui résidait dans la Kasbah, et de ses soeur Sfia et Mrim, a été restaurée. Elle est visible d'en haut mais pas encore ouverte à la visite. On ne peut pas non plus s'arrêter à l'emplacement de la tombe du saint Sidi Boujmâa Agnaou, vénéré par les Gnaoua.
Pourquoi ces impossibilités ? Parce que - et l'information officielle se garde d'évoquer cet aspect - trois hideuses antennes de transmission radio-TV n'ont toujours pas été éliminées de l'aire de la Kasbah, pourtant reconnue monument historique. Dès lors, la dernière partie du parcours, la plus chargée d'émotion, reste à réaliser.
Elle comprendra un mémorial œcuménique de 1'000 m², placé entre les tombeaux historiques. Un miroir symboliquement brisé devrait prendre place au cœur de l’amphithéâtre de recueillement, pour évoquer le drame de 1960. L’ensemble devrait s’achever par un couloir du souvenir orné d’un mur de témoignages multilingues. Il était prévu que le visiteur sorte de la Kasbah par une porte aménagée dans la muraille Est, avant de rejoindre le parvis et le départ des télécabines. A défaut, et dans cette attente, on quitte la citadelle en faisant demi-tour jusqu'à la porte d'entrée.