Plus importante compétition de football du continent, la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) devait se dérouler en 2019 au Cameroun, du 15 juin au 13 juillet prochain. Mais la Confédération africaine de football (CAF) a décidé d'en retirer l'organisation au pays des Lions indomptables. La raison ? Des retards en matière d'infrastructures et de sécurité. On pensait que le Maroc lancerait dès lors sa candidature pour remplacer le Cameroun. Mais il n'en sera finalement rien.
Les responsables de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) étaient en train de peaufiner le dossier et attendaient l’aval du gouvernement pour se lancer dans la course. Patatras ! Ce fut niet ! Le Congo-Brazaville est dès lors resté seul sur les rangs.
L'acquis de la candidature de la Coupe du monde 2026
Si elle avait confirmé les intentions qu'on lui prête, la fédération marocaine serait partie comme favorite.
Le dossier était déjà bien ficelé, basé qu'il était sur celui de la candidature marocaine à l’organisation de la Coupe du monde 2026, finalement attribuée aux Etats-Unis, au Canade et au Mexique.
Le Royaume dispose en effet des infrastructures qui auraient été en mesure d'accueillir les 24 équipes qualifiées pour la CAN et d'assurer le succès d'une compétition qui constitue l'événement sportif générant le plus de revenus sur le sol africain.
Six stades, d'Agadir à Rabat
Les six stades nécessaires étaient d'ores et déjà prêts. Il s'agit du Grand Stade Adrar d'Agadir (45'000 places), inauguré il y a cinq ans, dont l'inconvénient est toutefois, comme plusieurs autres, de disposer d'une piste d'athlétisme qui éloigne les spectateurs du terrain, ainsi que de quatre autres enceintes de même capacité : le Grand Stade de Tanger, le Grand Stade de Marrakech, le Grand Stade de Fès, ainsi que le complexe sportif Mohammed V de Casablanca. La finale aurait pu se dérouler au complexe sportif Prince Moulay Abdellah de Rabat (68'000 places).
Le Maroc aurait aussi pu se prévaloir d'infrastructures hôtelières importantes, d'autoroutes et de lignes ferroviaires, dont le nouveau tronçon TGV Tanger-Casablanca, d'aéroports internationaux dans les villes hôtes, ainsi que d’un réseau de télécommunication relativement bon.
Une belle revanche
L'attribution de la CAN 2019 au Maroc aurait constitué une belle revanche pour le Royaume. En 2014, la Confédération africaine de football lui avait retiré l'organisation de la compétition 2015.
En contact avec l'Organisation mondiale de la santé, les autorités marocaines craignaient de voir le virus Ebola, alors virulent dans certains pays d'Afrique, débarquer sur leur territoire à la faveur de la compétition. Elles avaient alors réclamé un report de quelques mois, voire d'un an, de l'épreuve. Mais les considérations mercantiles l'avaient emporté sur les précautions sanitaires.
Pire, les Lions de l'Atlas avaient été exclus de la compétition, finalement organisée par la Guinée équatoriale. Il sera dit que le Maroc et la CAN ne sont pas faits pour se marier!