Cyclomoteurs et motos dangereux : du neuf sous forme de contrôles et d'amendes
- Jean-Luc Vautravers
- il y a 4 jours
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Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Les cyclomoteurs et les motos sont dangereux sur les routes marocaines. Pour ceux qui les conduisent d'abord et à l'égard des automobilistes ensuite. L'an dernier, les accidents impliquant des cyclomoteurs ont tué 1'738 personnes, ce qui représente 43 % des victimes des accidents de la circulation. La plupart de ces drames proviennent d'excès de vitesse dus à des moteurs trafiqués pour dépasser largement les 50 km/h autorisés aux cyclomoteurs jusqu'à 50 cm³ et faire pétarader ces véhicules bon marché, qui proviennent majoritairement de Chine. Sur les routes du Souss Massa, on assiste régulièrement au triste spectacle d'un cyclomotoriste couché, inconscient sur le bitume, à la suite d'un choc, et l'arrivée d'une ambulance. Des mesures de contrôle et de répression sont dès lors indispensables. Mais les principaux responsables font de la résistance.

A la mi-août, l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA) a annoncé que des mesures de la vitesse allaient être systématiquement effectuées, avec à la clé des contraventions salées et dissuasives (notre photo) : amendes de 5'000 à 30'000 dirhams (un peu moins de 500 euros et 3'000 euros) et même peines de prison de trois mois à un an, en cas de récidive.

De très vives réactions de mécontentement ont immédiatement éclaté sur les réseaux sociaux. A une année des élections législatives, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch (notre photo), a pris la mesure du danger et a fait suspendre l'opération durant 12 mois. Ce sursis sera mis à profit pour mener des campagnes de sensibilisation et, espère-t-on, inciter les cyclomotoristes à rendre leur véhicule conforme et à relire le code de la route.

Le gouvernement entend instaurer un équilibre entre sécurité routière et acceptabilité sociale vis-à-vis de ceux qui utilisent leur moto pour travailler : livreurs, artisans, petits commerçants. Il s'agit aussi de s’assurer, auprès des importateurs, que les modèles mis en circulation respectent la loi. Sont-ils modifiés dès leur origine, en Chine, ou au Maroc ?

Il reste que, comme pour le scandale des sacs en plastique qui enlaidissent le pays, la question de l'éducation est centrale. Il faudra des années et des années pour faire comprendre à des gamins de 15 ans, et à leurs parents, que faire du slalom sur les routes du Royaume à 90 km/h ou se dresser debout sur leur cyclomoteur à pleine vitesse, et si possible à deux, les met en danger de mort. Et que le risque est encore plus grand s'ils circulent de nuit sans le moindre feu pour signaler leur présence.
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