Marocaine par son origine, Française par sa formation, Leila Alaoui était une jeune photographe de talent. Prise dans le piège tendu par les djihadistes à Ouagadougou en janvier 2016, elle y a laissé sa vie, à 33 ans. Elle renaît toutefois lorsque ses travaux sont exposés à travers le monde. C'est le cas à Marrakech depuis le 30 septembre 2018 et jusqu'au 5 février 2019.
Ouvert à l'automne 2017, le nouveau Musée Yves Saint Laurent accueille sa série photographique intitulée "Les Marocains" dont voici ci-dessus un large aperçu, photographié lors d'une visite, en octobre 2018.
Le Musée Yves Saint Laurent et la fondation Majorelle souhaitent faire découvrir ces photos au plus grand nombre. C'est pourquoi l'entrée de la salle d'exposition temporaire dédiée aux œuvres de Leila Alaoui est gratuite. L'accès à cette salle se fait par une entrée spéciale, rue Al Houdhoud, pendant la durée de l'événement.
L'objectif de la gratuité consistait à favoriser l'accès des autochtones. Raté ! Ainsi que l'expliquent les gardiens à l'entrée, les visiteurs sont extrêmement rares... En revanche, on y voit nombre d'élégantes touristes en grande toilette !
Studio mobile
Pour réaliser sa série "Les Marocains", ainsi que le montre notre vidéo ci-dessus, que l'on découvre dans l'exposition, Leila Alaoui a installé son studio photo mobile dans des lieux publics et des souks marocains pour rendre hommage à la diversité ethnique et culturelle de son pays.
A l'opposé du folklore, la Franco-Marocaine disait vouloir "contrebalancer le regard condescendant de l'orientaliste en adoptant des techniques de studio analogues à celles de photographes tels que Richard Avedon dans sa série "In the American West", qui montrent des sujets farouchement autonomes".
Leila Alaoui avait vécu de près les attaques terroristes du 13 novembre 2015 à Paris et du 11 septembre 2001 à New York, où elle étudiait la photographie.
Grièvement blessée, le vendredi 15 janvier 2016 lors des attaques commises dans la capitale du Burkina Faso contre le café Cappuccino, où elle était attablée, Leila Alaoui a succombé à ses blessures. Elle était en train de travailler sur un projet de documentaire, initié par Amnesty International, touchant les violences faites aux femmes en Afrique de l’Ouest. La directrice de cette ONG pour la France, Geneviève Garrigos, lui rend hommage dans cette vidéo.