En rénovation depuis 2017, le musée Dar Jamaï de Meknès devait rouvrir ses portes à fin 2019, selon le président de la Fondation nationale des musées, Mehdi Qotbi. Celui-ci se basait sur le fait qu'en juillet 2018 les travaux de rénovation avaient atteint 80%. Hélas, comme c'est trop souvent le cas au Maroc, ce délai n'a pas pu être tenu... Les visiteurs intéressés n'ont donc qu'une solution : attendre.
Selon l'inscription sur plâtre qu'on découvre dans la salle de réception, ce palais de type andalou, abondamment décoré de zelliges, a été construit en 1882 par Mohamed Ben Larbi Jamaï, grand vizir du sultan alaouite Hassan 1er, grand-père de Mohammed V et arrière-arrière grand-père du roi actuel, Mohammed VI.
Le vizir tomba malade et dut quitter Meknès pour aller se faire soigner à Fès, où il avait fait construire un autre palais qui porte également son nom. C'est le Palais Jamaï, transformé depuis en hôtel de grand luxe.
A la disparition du sultan Hassan Ier, la famille Jamaï tomba en disgrâce et fut dépouillée de ses biens, avant de les récupérer bien plus tard. Dar Jamaï passa alors dans les mains de Madani Glaoui, frère du célèbre Thami El Glaoui, qui ne vint toutefois jamais y habiter.
En 1912, sous le Protectorat, les Français en firent un hôpital et un tribunal militaires. Huit ans plus tard, à la suite de la décision d'Hubert Lyautey de protéger les monuments historiques, l’Inspection régionale des Beaux-Arts transforma Dar Jamaï en musée, sous l'appellation Musée des Arts indigènes. Après l'Indépendance, les collections furent enrichies par des acquisitions d’Etat.
Le rez-de-chaussée comprend les chambres, le patio et la cuisine. On y admire de beaux exemples de l’artisanat marocain : céramiques, bijoux (première photo), broderies, tapis (deuxième photo) et sculptures. Un aperçu de l’ensemble des métiers traditionnels de Meknès, comme la fabrication des kaftans et du mobilier, est représenté. Chaque salle a sa spécificité selon les métiers et les objets.
A l'étage, le salon d’apparat donne une idée du luxe dont profitait la classe dirigeante à la fin du XIXe siècle. La reconstitution des appartements du vizir est spectaculaire. C'est en particulier le cas du plafond en bois sculpté (troisième photo).
Le parcours s’achève par la visite d'un jardin fleuri agrémenté d’un pavillon de plaisance, décoré en bois peint. Un havre de paix.
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