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Photo du rédacteurJean-Luc Vautravers

L'an prochain s'ouvrira le nouveau Musée de l'histoire de la reconstruction d'Agadir

Dernière mise à jour : 20 juil. 2023


Pour autant que les conséquences de la pandémie de Covid-19 ne modifient pas les plans initiaux, un Musée de la reconstruction d'Agadir devait ouvrir ses portes en juin 2021 dans l'ancien bâtiment de la Banque Al-Maghrib, situé sur l'avenue Général Kattani et actuellement désaffecté (photo Roussafi ci-dessus).

Les meilleures signatures sont associées au projet. L'architecture est confiée à Rachid Andaloussi (première photo), grosse pointure marocaine, co-auteur, notamment, du Grand Théâtre de Casablanca (deuxième photo), ainsi que du nouveau CHU d'Agadir en cours de construction. «Dans ce projet, a d'ores et déjà souligné l'architecte marocain, la qualité de la lumière est déterminante, d’où le choix de préserver une amenée lumineuse zénithale afin de se servir d’une lumière naturelle qui guidera le visiteur jusqu’au cœur du musée».


Aujourd'hui, l’ingénierie culturelle et la scénographie sont essentielles au succès d'un musée. En l'occurrence, elles sont prises en charge par le studio parisien d'architecture et scénographie Adeline Rispal (troisième photo). Ce studio a signé des grandes réalisations muséographiques à travers le monde. Associé à Mossessian Architecture de Londres, il a par exemple remporté le concours pour la conception du Musée de la foi islamique de La Mecque (quatrième photo). Il a aussi participé au Mucem (Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée), à Marseille, haut lieu de l'architecture et du patrimoine (cinquième photo). C'est dire si les attentes sont grandes, notamment en matière d'interactivité, dont Adeline Rispal est une adepte.

Lorsque le bâtiment fut érigé, en 1951-1952, l'avenue du Général Kattani s'appelait l'avenue Lyautey, en hommage au premier résident du Protectorat. Pour les raisons de sécurité qu'on imagine, la banque avait été voulue "isolée sur toutes ses faces, avec rues de toutes parts, au centre de la ville".


L’architecte Edmond Brion, qui signa la réalisation de plusieurs agences de la Banque d’État du Maroc, dessina un bâtiment aux lignes simples et à l'architecture hybride : techniques de construction françaises et marocanité à travers l’utilisation de matériaux locaux. Le portique d'entrée est de taille imposante. Le haut de la façade est habillé de carreaux rectangulaires de couleurs jaune-ocre rappelant les pierres des six piliers du portique.


Construit sur des fondations s’apparentant aux structures parasismiques, l'immeuble résista bien au séisme de 1960, à tel point que Bank Al-Maghrib y fonctionna encore durant 37 ans. En 1997, la Banque d'Etat déménagea non loin de là, dans un bâtiment plus important, situé à l'avenue Mohammed V.

Installée à l'angle nord-ouest du Jardin Olhao, une petite exposition retrace déjà les dégâts du terrible tremblement de terre du 29 février 1960 par la photo et des journaux d'époque. Il évoque aussi rapidement les architectes de la reconstruction, mais sans véritable mise en scène. L'extérieur du bâtiment est un bel exemple de l'architecture berbère de l'Anti-Atlas, cousin de la magnifique architecture de la Médina de Coco Polizzi.


A proximité de l'Hôtel de ville, exemple éloquent des immeubles modernistes de l'après-29 février, Le Mur du Souvenir rappelle les paroles historiques du roi Mohammed V affirmant que "si le destin a décidé la destruction d'Agadir, sa reconstruction dépend de notre foi et de notre volonté". A l'occasion du 60e anniversaire du séisme, l'Institut français avait présenté une exposition de photos des frères Manuel et Landry Gautier.


Le futur Musée de l'histoire de la reconstruction d'Agadir dépassera évidemment ces témoignages en taille, en coût (41,5 millions de dirhams soit environ quatre millions d'euros) et en ambition muséographique.


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