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Photo du rédacteurJean-Luc Vautravers

La Médina d'Essaouira bénéficie d'une superbe restauration en cours

Dernière mise à jour : 15 oct. 2020


Classée au Patrimoine mondial de l'UNESCO, la Médina d'Essaouira, qui fut pour nous une révélation, est en train de bénéficier d'une superbe restauration, qui est la bienvenue tant la cité des Alizés faisait côtoyer magnificence architecturale et bâti dégradé. Le point des travaux en cours et à venir a été fait à l'occasion de la visite, d'ores et déjà qualifiée d'historique, que vient d'y effectuer le roi Mohammed VI, qui a aussi lancé le grand projet de la Cité des Arts et de la culture, qui s'ouvrira en 2025.

Point central, la restauration de la muraille de l’ancienne médina (photo ci-dessus), qui a commencé en juin 2019, devrait se terminer en octobre 2022. Elle reviendra à 20 millions de dirhams (moins de deux millions d'euros). Le bastion de Baab Marrakech, lui, a déjà retrouvé une nouvelle splendeur. Il en sera de même, dans deux mois, de la fameuse Sqala du port et de ses annexes (photo ci-dessous), qui aura coûté 5 millions de dirhams (moins de 500'000 euros) et qui m'avait aussi surpris qu'émerveillé lors de ma découverte de la cité, en 2006.

Des travaux seront aussi entrepris pour donner un coup de jouvence à quatre places (13 millions de dirhams) : Chrif Atay, Chefchaouni (place de l'Horloge), El Fennanine et Rahba. Quatre fontaines seront restaurées. Un parking sera aménagé au port et un second à Bab Doukkala.


Circuits touristiques


Trois circuits touristiques seront aménagés, moyennant un budget de 25 millions de dirhams. Les deux premiers mèneront du port à Bab Doukkala et du port à Bab Marrakech. Le troisième conduira les visiteurs de Bab Marrakech au square Orson-Welles.


Des points d’information touristique et des panneaux interactifs seront créés. Un centre d’interprétation du patrimoine verra le jour.

La plus importante enveloppe a été réservée au traitement des habitations menaçant ruine. Elle se monte à 100 millions de dirhams (moins de 10 millions d'euros). Les travaux ont commencé il y a une année et devraient se terminer en mars 2022. Quelque 120 bâtisses seront en outre démolies totalement ou partiellement. L'éclairage public sera renforcé. Une étude sera en outre menée pour connaître les attentes de l'ancien quartier juif, le Mellah.


Les terrains vagues qui bordaient la Médina au sud créaient une mauvaise image. Cet assainissement lui donnera une toute nouvelle allure (vue ci-dessus).


Social et enseignement


La dimension sociales n'a pas été oubliée. Alors que les prestations du Centre hospitalier provincial Sidi Mohammed Ben Abdellah sont jugées en net progrès, un centre de santé baptisé Derb Laalouj s'ouvrira en octobre prochain (coût : 5 millions de dirhams), en même temps qu'un centre d’addictologie (3 millions de dirhams). Un centre d’accueil des jeunes sera édifié pour un montant de 9 millions de dirhams entre mars 2021 et mars 2022.


Un centre d’enseignement préscolaire sera aussi achevé le mois prochain. L’église portugaise aura été complètement restaurée en décembre prochain (10 millions de dirhams). Deux centre religieux et d’apprentissage, les zaouïas Kettani et Regraguia, les mosquées Haha et Rehala, ainsi que la synagogue Slat Kahel bénéficieront également d'une cure de jouvence (10 millions de dirhams). C'est dire la dimension oecuménique du programme !

Spécialisée dans les travaux de marqueterie sur bois de thuya, la coopérative Dar Al Araar est en voie de réhabilitation (3,5 millions de dirhams). Suivra la restauration du souk des bijoutiers (photo ci-dessus), pour 8 millions de dirhams.


Le Fonds Hassan II à la rescousse


La partie déjà engagée du programme de restauration de la Médina reviendra à 300 millions de dirhams (moins de 30 millions d'euros). Elle est financée par neuf partenaires publics, et en premier lieu par le Fonds Hassan II pour le développement économique et social, qui en assume la moitié. Certaines dépenses devront par ailleurs encore trouver leur financement.


Eviter la "muséification"


Les responsables de ce vaste et ambitieux programme considèrent que sa mise en oeuvre contribuera à encourager les quelque 12'000 habitants de la Médina à continuer à y résider, notamment par la restauration et le renforcement des habitations menaçant ruine.


L'objectif des édiles souiris consiste à éviter la "muséification" de la Médina en privilégiant l’amélioration des conditions de vie, la réalisation d’équipements de proximité et le rayonnement économique de la vieille ville. Le cachet architectural de la Médina d’Essaouira sera en tout cas spectaculairement renforcé.

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