Jacques Majorelle est sans doute le peintre qui a le mieux contribué à faire ressentir la beauté du Maroc en Europe. J'en avais parlé avec admiration. Je recherchais depuis lors le livre qui rende hommage à sa juste mesure à l'artiste nancéien, créateur du si magnifique jardin éponyme de Marrakech.
Je l'ai trouvé fin janvier dernier, lors que je tuais le temps à l'aéroport de Marrakech. L'avion d'Easyjet avait trois heures de retard. J'avais déjà repéré la librairie qui s'est ouverte un peu à l'écart du hall d'embarquement à l'enseigne d'"Arts et Books".
Feuilletant quelques-uns des ouvrages sur le Maroc qui s'empilaient sur l'étal, je suis tombé sur le volume consacré à Jacques Majorelle, paru dans la série "Les Orientalistes" aux Editions ACR. Les magnifiques illustrations colorées d'Anemiter, dont l'une d'elles orne la couverture, m'ont enthousiasmé et convaincu de faire sortir "La vie et l'oeuvre de Jacques Majorelle" de la vitrine dans laquelle il était enfermé et de passer à la caisse.
Lorsqu'on se livre à une consultation plus approfondie, la qualité d'impression de l'ouvrage se révèle excellente et on reste bouche bée devant la vivacité de la reproduction des couleurs, qui éclate à chaque page. On apprend aussi beaucoup de choses. Par exemple dans quelles conditions Majorelle a créé son atelier de Marrakech (photo de gauche) ou comment il a quitté cette terre, assez misérablement.
Un regret toutefois : présenté comme spécialiste de réputation internationale dans le domaine de l'Art nouveau et de l'Art Déco, et je ne doute pas qu'il le soit, l'auteur, Félix Marcilhac (photo de droite), n'est pas toujours à la hauteur du pinceau de Majorelle. Sa plume confond par exemple désintérêt et désintéressement et tend trop souvent à se tromper dans l'accord entre le sujet et son complément. On peut se montrer exigeant quand un ouvrage est vendu... 150 euros à Arnakech.
Terminons sur une note positive et admirons la création de Majorelle qui lui avait été demandée pour décorer l'ancien Hôtel de ville de Casablanca : une huile sur toile de 4 m. de largeur, "L'Aouache", c'est-à-dire la fête des tambours, à Ouarzazate. La mise en scène est maîtrisée, les hommes s'imposent dans le décor et celui-ci donne toute sa magie à la composition. Le texte de la colonne qu'on peut lire à gauche constitue malheureusement un nouvel exemple de rédaction bâclée : deux fois la même erreur de syntaxe signalée plus haut.
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